Ma recette perso pour réussir sa vie de famille recomposée

Roxanne Bélanger
Roxanne Bélanger

En marge de la semaine de relâche, j’en profite pour mettre à l’honneur ma famille recomposée. Notre réalité est parfois complexe, mais avec de l’amour et des moments de qualité, rien n’est insurmontable. La façon dont nous avons relevé nos défis vous inspirera peut-être dans votre propre vie de famille. J’espère que vous pourrez vous reconnaître dans ce texte.

No 0 : Contexte

Il y a de cela presque 5 ans, j’en étais à ma première rencontre avec mon futur conjoint. Au travers de nos échanges, je lui ai lancé : « Je te le dis tout de suite, j’ai deux garçons et c’est un package non négociable qui vient avec moi ». C’est tellement raide quand j’y repense, mais c’était clair, je savais ce que je voulais. D’ailleurs, je crois que ça lui a plu, car lui aussi il venait avec une petite, tout aussi importante pour lui que mes fils pour moi.

No 1 : Conscience

Étant moi-même une enfant qui a vécu la famille recomposée, j’étais capable, en partie, de me mettre à la place de mes enfants et de ma nouvelle belle-fille. Je savais ce que je risquais de leur faire vivre, tout en ayant en tête l’affreuse belle-mère qu’on retrouve dans les contes de fées.

Loin de moi l’idée de vouloir faire ma cool. J’avais l’intention d’accueillir pleinement ce que la vie avait décidé de m’apporter : un nouvel amour qui vient avec une nouvelle enfant. Cette enfant que je ne connaissais pas et qui bang arrive... pas à l’état de bébé, mais à 7 ans avec toute sa petite vie... d’avant moi. Je dois avouer que ça a été difficile pour mon ego...

No 2 : L’accueil

Lorsque tu mets au monde un enfant, tu lui prépares sa chambre et tout ce qui est nécessaire à son arrivée, mais tu ne le connais pas... Les premiers mois servent à se découvrir, à s’apprivoiser et à se connaître. Dans le cas de la famille recomposée, je crois qu’il faut aussi se laisser cette chance. Il faut être patient avec soi-même et laisser une place physique et émotionnelle au nouvel enfant. Je crois que ça n’a pas à aller plus vite. De toute manière, il y aura toujours des essais et des erreurs comme avec ses propres enfants. L’important est de rester ouvert et de jouer son rôle…

No 3 : Le bon rôle...

Trouver sa place dans la vie d’un enfant qui a déjà deux parents n’est pas évident. Surtout que le terme de belle-mère ou de beau-père est souvent perçu négativement. Au départ, je ne voulais absolument pas dire que j’étais « belle-mère ».

En même temps, je savais que je ne serais jamais sa mère, cette place est prise et je respecte ça. Sérieusement, ça a été difficile de me l’avouer, mais ça a été une étape nécessaire. De cette manière, il m’a été possible de jouer sur un autre terrain, beaucoup plus sain. Par contre, je voulais une place, ma place.

Après un certain moment, j’ai fini par comprendre que je n’étais pas la seule en déséquilibre. Toute la famille était dans le même état de recherche que moi. Chaque membre de notre famille avait à explorer son nouveau rôle pour retrouver l’équilibre.

Un an plus tard, c’est la petite qui a fini par dire que j’étais son parent. Wow! Non, mais, elle est tellement hot d’avoir nommé ça! Les enfants ont souvent des solutions simples qui nous font du bien. Quelle capacité d’adaptation! Je sais maintenant que je veux être importante pour elle et être là quand elle en a besoin. Je veux aussi être capable de faire respecter les règles quand il le faut. Je n’y serais pas arrivée sans l’espace et la confiance que mon conjoint m’a laissés. La plus grande récompense pour moi est que lui aussi a trouvé sa place auprès de mes enfants.

No 4 : Les règles

Une autre étape importante a été de discuter de ce qui est négociable ou non en tant que parent. La famille recomposée amène un ajustement des règles entre des parents qui ont des vétos sur leurs propres enfants. Chaque enfant a aussi des besoins qui lui sont propres. Il faut réussir à trouver ensemble des règles communes, mais adaptées. Tout un défi!

Ce qui nous a beaucoup aidés, mon conjoint et moi, a été d’apprendre à nommer nos limites. Ç’a été parfois difficile de le voir intervenir auprès de mes fils alors que je n’étais pas prête. Je suis certaine que c’était la même chose pour lui lorsque je suis intervenue pour les premières fois avec sa fille.

Pour nous, c’était important de respecter le rythme d’adaptation du couple dans le fonctionnement de la nouvelle famille. À partir de là, les bonnes règles se sont construites sur le principe qu’il est toujours possible de trouver des solutions en équipe!

No 5 : La confiance et le nous

La confiance, c’est la clé ! Mon chum et moi avons développé notre confiance l’un envers l’autre. On s’est fait des plans et on s’est soutenu. On a parlé de nos limites et on s’est laissé de la place et du temps. Nous avons la conviction que si on vit tous ensemble sous le même toit, on doit former une même famille et non deux. Cette famille doit se construire une journée à la fois.

Je vous laisse avec le livre de chevet qui m’a soutenu pendant cette période :

« La famille recomposée : une famille composée sur un air différent. »Marie-Christine Saint-Jacques, Claudine Parent. Montréal : Éditions de l’Hôpital Sainte-Justine

Une deuxième édition est aussi disponible!

Famille recomposée 2e édition : Des escales, mais quel voyage! Marie-Christine Saint-Jacques, Claudine Parent. Collection du CHU Ste-Justine pour les parents.

Roxanne Bélanger

Vice-présidente aux opérations

Laissez-nous vous guider

Contacter Optania