Démystifier la démarche vers la thérapie - Le premier rendez-vous

Dans mon dernier billet, j’ai fait valoir l’importance du premier appel en tant que moment où la relation se crée officiellement entre votre thérapeute et vous. Le premier rendez-vous est bien souvent la suite logique de ce premier appel. Il constitue le moment où vous vous rencontrerez enfin.

Le premier rendez-vous, ou comment votre psy apprend à vous connaître

Au cours du premier entretien, le psychologue s’intéressera aux raisons qui vous ont mené·e dans son bureau. C’est ce qu’on appelle le motif de consultation. Vous serez ainsi invité·e à parler de vos préoccupations, de votre état actuel ou encore de l’histoire de vos difficultés.

Il y a de bonnes chances qu’il cherche également à vous connaître davantage en tant que personne. Vous pouvez ainsi vous attendre à ce qu’il vous pose des questions sur vous, sur votre passé et sur votre fonctionnement, ou même à ce qu’il utilise des tests ou des questionnaires. Il explorera aussi, sans doute, les attentes que vous avez envers la démarche que vous entreprenez. D’une part afin de s’assurer qu’il est la bonne personne pour vous venir en aide, d’autre part afin de commencer à déterminer les objectifs de la thérapie.

Guidé par sa bienveillance à votre égard, il prendra aussi le temps de vous accueillir, de vous écouter, de se laisser imprégner par votre attitude et d’être attentif à votre langage non verbal. De cette façon, il en apprendra davantage sur la manière dont vous vous sentez ou dont vous avez tendance à vous comporter. Cela lui servira à orienter son intervention pour qu’elle puisse, le mieux possible, répondre à vos besoins.

L’ensemble de ce processus, c’est ce que l’on appelle l’évaluation. Elle est parfois courte, parfois plus longue; cela dépend du professionnel que vous rencontrez et de votre problématique.

Se laisser connaître c’est bien, connaître son psy, c’est bien aussi

Au cours de l’évaluation et pendant l’ensemble du processus, vous apprendrez vous aussi à connaître votre psy. Cela peut sembler un peu inattendu, étant donné que pour bien faire son travail, il est nécessaire que le psychologue se comporte avec réserve et professionnalisme. Cela signifie qu’il ne s’ouvrira pas à vous comme vous vous ouvrez à lui, vous connaîtrez très peu de détails sur sa vie, ses intérêts ou son passé. Cela ne fera toutefois pas en sorte qu’il demeurera un étranger pour vous. En fait, c’est moins en sachant ce qu’il est que vous apprendrez à le connaître qu’en sachant comment il est.

La façon dont il se comporte avec vous ainsi que la façon dont vous vous sentez avec lui, dans son bureau, constituent des éléments qui vous permettront de l’apprivoiser. Prenez le temps d’y être attentif. Intéressez-vous au formulaire de consentement qui contient des informations concernant l’approche, l’expérience de votre psychologue et sa manière d’aborder la thérapie. N’hésitez d’ailleurs pas à poser des questions à ce sujet au moment de signer l’entente ou à n’importe quel moment dans la démarche.

Enfin, laissez-vous, vous aussi, imprégner par sa bienveillance, son accueil, son écoute, ses expressions faciales, son langage non verbal, sa manière de vous parler et d’interagir avec vous. Au fil du temps, vous en viendrez à mieux prévoir ses réactions, et même à anticiper ce qu’il vous dirait dans certaines situations. C’est de cette façon qu’il existera pour vous et que la relation de confiance, qui constitue la base de tout changement en thérapie, pourra se développer.

Alexandra Verreault

Psychologue, Adjointe au développement - Secteur clinique