L’intimidation à l’école : outils pour les parents

Carolanne Tremblay
Carolanne Tremblay

Que faire quand notre enfant se fait intimider dans son milieu scolaire ?

L'école devrait être l'endroit où notre enfant se sent en sécurité, où il se sent protégé, aimé, respecté et écouté. Le voir revenir de l'école en pleurs, car d'autres élèves l'intimident rendrait n'importe quel parent complètement désemparé.

C'est difficile à entendre, mais l'école de notre enfant n'est peut-être pas l'endroit où il se sent le plus en sécurité. Comment faire pour que ça change ? Quoi faire pour que l'intimidation cesse ?

L'important, c'est de ne pas faire la sourde oreille. D'être à l'écoute des signes et de ce que votre enfant vous dit, dans l'accueil, l'ouverture, en lui posant des questions et ne laissant pas paraître vos émotions sur le coup. De ne pas mélanger intimidation et chicane entre enfants. Rester objectif et demander à votre enfant d'exprimer les faits tels qu'ils sont arrivés. Ça vous aidera à vous faire une idée nette de ce qui se passe.

Tout d'abord, je conseille à tous les parents dont leurs enfants souffrent d'intimidation de signaler les événements à la direction de l'école ou à un intervenant scolaire en qui ils ont confiance. Il est possible d'avoir peur de déranger. Il est possible aussi que vous ayez crainte de nuire à votre enfant. Sachez toutefois que de taire les événements n'aide en rien votre enfant. En fait, en nommant la situation aux bonnes personnes, vous contribuez à favoriser un environnement sain, sécuritaire et des relations harmonieuses au sein de l'école. Il est primordial que l'école soit conscientequ'il y a de l'intimidation. Quand vous irez à l'école (ou téléphonerez à l'école, selon votre niveau de confort avec la situation), nommez les faits objectivement, nommez les témoins s'il y en avait, nommez l'intimidateur, parlez de comment votre enfant s'est senti au sujet de cet événement et dites ce que vous aimeriez que l'école fasse. Favorisez le développement d'un lien de confiance avec les membres du personnel de l'école en nommant vos craintes et en rétablissant les attentes.

Le signalement n'aura peut-être pas immédiatement les effets escomptés. Mais il ne faut pas lâcher. Insistez, présentez-vous à l'école, continuez jusqu'à ce que des actions soient entreprises. Conjointement avec les intervenants scolaires et la direction, assurez un suivi de la situation. Demandez à l'école comment vous pouvez les supporter dans la mise en place d'actions concrètes. Soyez vous-même un modèle dans la communication avec les autres acteurs du milieu scolaire. Persévérer dans votre désir de concrétiser une amélioration de la situation et le retour d'un environnement sécurisant pour votre enfant.

N'insinuez pas que l'école ne fait rien contre l'intimidation. C'est un sujet sensible dans les milieux scolaires et les intervenants scolaires sont conscients du problème. Cependant, il faut comprendre que ce peut être difficile d'intervenir dans ce type de situation. D'abord, parce qu'une simple punition n'aura pas nécessairement les conséquences attendues.

Le mieux est d'intervenir de manière systémique. Ce qui signifie que l'école doit mettre en place tout un système où tous les éléments travaillent en collaboration, autant à l'interne qu'avec la communauté, les parents et tous les adultes. Ce qui ne se fait pas en claquant des doigts.

Une des choses qui est mise de l'avant dans les études sur l'intimidation est qu'il faut travailler sur les aptitudes sociales, autant celles de l'intimidateur que de la victime. Je suggère donc aux parents de faire des activités avec leurs jeunes afin de travailler sur leurs habiletés. Apprendre à se faire des amis, à bien les choisir, à s'affirmer, c'est difficile. Mais quand nos parents travaillent avec nous afin de les améliorer, c'est grandement facilitant. Suggérez que les acteurs impliqués dans la situation d'intimidation reçoivent tous un soutien adéquat au développement de leurs habiletés relationnelles. L'intimidateur serait gagnant d'utiliser son leadership de façon à inclure les autres jeunes, en développant son empathie. Les témoins gagneraient à voir le pouvoir qu'ils ont à changer les choses, à refuser de traiter un de leur pair de façon injuste et en affirmant clairement leur position contre l'intimidation. Et la victime pour sa part et dans la mesure du possible, apprendre à s'affirmer, à se protéger en signalant les situations irrespectueuses.

Une mère avec son enfant

Ce qu'il faut retenir si votre enfant souffre d'intimidation est qu'il a besoin de votre soutien, de votre écoute et de votre réconfort. Vous devez intervenir et signaler ce qui s'est passé, mais vous devez aussi avoir confiance en son milieu scolaire. Entourez-vous de personnes positives et bienveillantes et assurez-vous de bien entourer votre enfant.

L'intimidation est un problème relationnel qui nécessite des solutions relationnelles. Ensemble, nous pouvons y mettre un terme.

À suivre…

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