L’intimidation : ce fléau qui te déchire

Carolanne Tremblay
Carolanne Tremblay

L'intimidation peut se faire sous diverses formes. Ce peut être des paroles, des gestes, des images ou des comportements qui blessent, qui humilient ou qui excluent socialement une personne. C'est différent d'une taquinerie ou d'un conflit entre amis. Je l'ai compris en travaillant auprès des jeunes…

À toi, la victime, sache que c'est important que tu parles de ce que tu vis. Choisis une personne en qui tu as entièrement confiance et dis-lui comment tu te sens, raconte-lui ce qui t'arrive, explique-lui ce qui se passe. Si elle ne t'écoute pas ? Trouve quelqu'un d'autre. Il y a, quelque part près de toi, quelqu'un qui est prêt à t'écouter et qui peut t'aider.

À toi, la victime, sache que si tu ne fais rien, ça va continuer à gruger ton estime de toi et ta confiance. Si tu ne fais rien, ton intimidateur risque de faire la même chose à un autre jeune. Sois conscient que ce n'est pas de ta faute si tu te fais intimider. Par contre, tu as les moyens de reprendre le pouvoir sur cette situation, de t'affirmer, de développer un réseau social protecteur autour de toi. Tu as les outils en toi et ton entourage peut t'aider à les utiliser.

À toi, le témoin d'une situation d'intimidation, sache que tu as plus d'impact que tu penses. Sache que, sans ton regard, l'intimidateur perd le plaisir de faire ce qu'il fait. Tu dois comprendre que, si tu réagis, la situation risque de prendre fin en moins de dix secondes. Si tu regardes et que tu ne fais rien, alors tu participes. Ne rien faire, ne pas réagir, c'est de faire ce à quoi s'attend l'intimidateur, car ce qu'il désire réellement, c'est ton attention.

À toi, le témoin, essaie de te mettre à la place de la victime. Aimerais-tu être traité ainsi ? Aimerais-tu que des gens voient ce qui se passe et qu'ils ne fassent rien ? Mériterais-tu un tel traitement ? Je crois qu'à toutes ces questions, ta réponse est « non ». Alors, réagis, ne laisse jamais quelqu'un diminuer une autre personne. Je comprends que la peur t'habite, que tu crains de dénoncer cette situation ou de t'interposer lors d'un tel événement. Mais rappelle-toi comment aimerais-tu que les témoins agissent si c'était toi la victime ?

Personnellement, j'ai eu la chance de ne pas me faire intimider. À l'école, il arrivait que je me fasse taquiner par mes collègues de classe, mais jamais rien qui ne dépassait la limite du correct, ma limite. Cependant, je suis consciente que j'ai été chanceuse. Chanceuse de vivre à une époque ou Internet ne faisait pas partie de nos vies, où les cellulaires n'existaient même pas (hé oui, je suis si vieille que ça !). Ce qui signifie qu'une fois l'école terminée, je côtoyais uniquement mes amis et non les petits taquins de mon école. Heureusement, car j'avais les oreilles décollées, des points de rousseurs et j'étais (je suis) haute comme trois pommes… Un beau mélange !

Je suis consciente de la chance que j'ai eu d'avoir traversé tout mon cheminement scolaire sans avoir subi d'intimidation. Mais je suis aussi consciente que c'est un phénomène bien réel et que ce dernier a pris une réelle ampleur depuis ma graduation. Alors quand vous entendez des gens des plus vieilles générations dire que vous exagérez quand vous parlez du phénomène de l'intimidation, c'est qu'ils ne comprennent pas. Ils ne comprennent pas tous les paramètres de la situation, à quel point le monde a changé, à quel point les outils ont changé ! À l'ère où la technologie prend de plus en plus de place, le défi devient encore plus humain, relationnel et social. Les relations harmonieuses et respectueuses sont garantes d'une société ouverte, prête à se remettre en question et à s'améliorer.

Laissez-nous vous guider

Contacter Optania