Redonner ses lettres de noblesse au métier d’enseignant

L’enseignement est, selon moi, le plus beau métier du monde. Un des plus difficiles, mais il demeure quand même le plus beau pour de nombreux aspects. Malheureusement, il a souvent mauvaise presse. L’opinion publique a changé au cours des dernières décennies. Auparavant, les enseignants étaient perçus comme les piliers de la société, étant ceux qui formaient et qui façonnaient les jeunes. Aujourd’hui, les enseignants sont vus plus négativement. Jamais, vingt ans plus tôt, un parent n’aurait remis en doute la décision d’un enseignant, mais maintenant, c’est une chose commune, normale, que nous devons affronter de manière hebdomadaire.

« Il faut que la société se mette à aider l’école plutôt que de lui demander de la réparer. » (Alexandre Jardin)

Ils ne comprennent pas…

Ce que les gens qui ne travaillent pas dans le milieu scolaire voient de l’extérieur ce sont de longs congés, l’été entier en vacances, un horaire de 8 h à 16 h du lundi au vendredi, d’excellentes conditions de travail. Ce qu’ils ne voient pas cependant, ce sont les heures passées à la maison à corriger les travaux des élèves, les fins de semaine à planifier nos cours, à rendre nos activités pédagogiques plus attrayantes, à côtoyer pendant une année complète des jeunes traversant parfois des périodes difficiles, ayant souvent des vies difficiles. Ils ne voient pas la surcharge cognitive quotidienne avec laquelle nous devons vivre, et ce, de fin août à début juillet ! Ils n’entendent pas tous ces bruits de notre quotidien : les chaises qui bougent, les élèves qui chuchotent, la sonnerie, les déplacements dans les corridors, les éternuements, la toux et j’en passe…

Humainement, notre métier est envahissant à plusieurs niveaux. Nos élèves, nous les aimons de tout notre cœur. Nous voudrions le meilleur pour eux. Au cours d’une année scolaire, nous bâtissons une relation privilégiée avec tous ces enfants qui font partie de notre quotidien. Nous apprenons à les connaître, eux ainsi que leur famille. Nous les amenons, dans notre tête, tous les soirs à la maison. Ils trottinent toujours un peu avec nous dans nos pensées. Ça non plus, les gens ne le savent pas. Ils ne voient pas tous les efforts que nous faisons afin d’aider un jeune en difficulté d’apprentissage, tous les moyens que nous inventons pour lui permettre d’acquérir un maximum de connaissances et de compétences. Ils ne savent pas que, parfois, nous restons éveillés toute la nuit parce qu’un de nos élèves est arrivé à l’école avec une contusion au visage. Ils ne comprennent pas que jour après jour nous sommes confrontés à des problèmes entre nos élèves et que nous devons les aider à trouver des solutions pour régler leurs conflits.

« Ne jamais dire qu’une personne n’est qu’un enseignant. Ce serait comme dire que Clark Kent n’est que Superman… »

Nous (les enseignants) avons la chance de côtoyer des enfants et des adolescents (dans mon cas) en développement. Je parle de chance, et je le pense, car dans nos classes se retrouvent les décideurs de demain, les prochains citoyens, les futurs électeurs, les adultes de notre avenir, les médecins, les avocats, les menuisiers qui travailleront à faire mieux que nous, du moins, je l’espère. Bref, ceux qui construiront notre monde. C’est du sérieux ! Et il ne faut surtout pas prendre cette tâche à la légère. C’est ce que les gens oublient…

Nos élèves sont encore malléables, nous pouvons encore leur inculquer de bonnes valeurs et leur montrer la voie d’un avenir sain et durable. Notre impact sur eux est plus grand que ce que nous croyons. Les graines que nous plantons en eux, celles de la solidarité, du travail en équipe, du développement durable, du respect des autres, grandiront même après leur départ de notre classe. Notre travail principal est de leur fournir les outils nécessaires afin qu’ils puissent affronter la vie. Rien de moins. Un enseignant doit apprendre aux élèves à apprendre. Ce n’est pas une mince affaire ! C’est la base de tout ce que nous devons faire dans notre vie.

Les enseignants préparent tous les enfants de notre société à la vie adulte. Comment ne pas considérer ce métier comme un des plus importants ? Comment ne pas le voir comme le plus beau métier du monde ? Pourquoi ne pas mieux valoriser ces enseignants qui s’échinent à longueur d’année scolaire ? Ce sont toutes des questions auxquelles je ne peux pas répondre, car, selon moi, l’enseignement est le plus beau métier du monde. La question que nous devrions nous poser c’est… et sans les enseignants, que deviendrions-nous ?

« Enseigner, ce n’est pas remplir un vase. C’est allumer un feu. » (Montaigne)

Après de nombreuses années dans le monde de l’enseignement, j’ai quitté le bateau pour me joindre à l’équipe d’Optania constituée de développeurs Web, de psychoéducateurs, de psychologues, d’orthopédagogues et d’enseignants. Nous travaillons avec acharnement afin de modeler des outils technologiques qui répondent exactement aux besoins des enseignants, de leurs élèves, des intervenants scolaires et même des parents ! Tout en développant ces outils, nous espérons arriver à changer la vision des autres en ce qui concerne les travailleurs du milieu scolaire et nous pensons que c’est possible, un texte et un outil à la fois !