Le suicide : quand tout un être crie sa douleur

Cette année dans le cadre de la 28e Semaine nationale de prévention du suicide, l’Association québécoise de prévention du suicide et ses partenaires déploient la toute nouvelle campagne de sensibilisation dont le thème est : « Parler du suicide sauve des vies. »

Le suicide, un sujet délicat pour certains, difficile à comprendre pour celui dont le cœur est léger, une option incompréhensible pour d’autres, mais pour la personne qui souffre c’est un cri de détresse qui doit être entendu. Toutefois, il n’est pas toujours facile d’entendre, d’écouter et de recevoir l’intensité de cette souffrance qui transperce le cœur. Les idées suicidaires sont un signal d’alarme qui indiquent que la souffrance est devenue intolérable et que les moyens pour y faire face sont actuellement insuffisants. Au Québec, chaque jour, environ trois personnes s’enlèvent la vie et près d’une dizaine sont hospitalisées parce qu’elles ont tenté de passer à l’acte.

Il faut avoir côtoyé la mort pour savoir à quel point l’on peut se sentir démuni face à la détresse. Psychologue de formation, j’ai accompagné plusieurs individus dans cette grande noirceur en tentant d’offrir cette présence empathique et validante, ce regard de compassion qui soulage et qui aide à guérir les plus grandes blessures. J’ai su porter l’espoir d’un lendemain meilleur quand le client n’y croyait plus afin qu’il puisse garder en lui l’espoir que la lumière reviendra un jour. Je les ai accompagnés pas à pas en tentant de saisir leur expérience. Je m’en tirais assez bien, je pense, après tout, j’étais bien formée !

Puis un jour, l’odeur de la mort est entrée dans ma maison, sournoisement, elle s’est installée. Comme un invité que tu n’attends pas et qui prend trop de place, qui s’installe sans ton approbation. Cette odeur de mort qui pourtant m’était connue, car je l’avais si souvent sentie dans mon bureau de consultation. Tout à coup, elle me devenait inconnue et plus je la respirais moins je la reconnaissais. J’en perdais tous mes repères, moi la psy si bien outillée qui avait toujours eu l’impression de bien comprendre mes clients et leur famille.

Le jour où c’est mon enfant qui a voulu mourir parce qu’il souffrait trop, j’ai compris viscéralement l’importance d’être entourée, supportée, afin de pouvoir traverser cette tempête. Je me suis sentie impuissante, incompétente et sans ressource. Ce jour-là, j’ai saisi à quel point cette souffrance est insupportable pour celui qui la vit et pour ses proches.

La santé mentale c’est l’affaire de tous et aujourd’hui, je choisis d’en parler ! En parler pour dire non à l’isolement, en parler pour faire cesser les préjugés, en parler pour faire bouger les choses et parce que nous sommes tous concernés par le bien-être de notre société. Personne n’est à l’abri, croyez-moi ! Il faut travailler tous ensemble à mettre en œuvre une accessibilité aux ressources d’aide afin que des vies soient préservées. Les personnes qui ne sont pas prêtes à aller vers les services et qui vivent de la détresse doivent avoir accès à un filet de sécurité leur permettant, à tout le moins, de s’ouvrir à la possibilité de demander de l’aide.

Ne pas attendre qu’il soit trop tard, agir en amont des crises, outiller les individus qui souffrent et les diriger vers les ressources existantes, voilà la mission de la plateforme Epsylio.

En effet, Optania participe activement au développement d’outils novateurs utilisant la technologie bienveillante pour offrir un support additionnel aux personnes en détresse. Les plateformes conçues par notre équipe sont construites dans un souci constant de transposer aux utilisateurs la douceur de l’empathie et de la compassion que ressentent ses concepteurs. Tenter de fournir un filet de sécurité supplémentaire à la population en répondant spécifiquement à son besoin, voilà notre motivation profonde et la raison d’être de notre plateforme Epsylio.

Il faut se rappeler que le suicide n’est jamais une option et qu’il y a des solutions. Nous avons le devoir individuel et collectif de travailler à améliorer l’accès aux ressources et à offrir le maximum de support tout en rejoignant le maximum d’individus.