Redonner le pouvoir aux victimes pour contrer l’intimidation

Carolanne Tremblay
Carolanne Tremblay

Il y a quelques années, une jeune étudiante de notre région a mis fin à ses jours… L'intimidation continuelle à laquelle elle était confrontée quotidiennement était la principale cause de son désespoir.

Cet événement a été un tournant majeur pour notre équipe chez Ellipse Synergie. Cette tragédie nous a touchés jusqu'au plus profond de nos cœurs. Comment ne pas être insensible à la souffrance d'une personne, une souffrance si grande et si désespérée relativement à la situation d'intimidation vécue, jusqu'à commettre l'irréparable ? À commettre une de ces choses irréversibles et aussi lourdes de conséquences ? Devant la douleur des cœurs compatissants, notre équipe a ressenti le besoin de soutenir ces jeunes, pris avec un problème face auquel ils se sentent impuissants. Comment les soutenir ? Comment les aider à voir la lumière au bout du tunnel ? Comment retirer le voile de leur isolement et de leur perception que personne ne peut les aider, alors que l'aide est là, les personnes tout autour sont présentes et elles peuvent accueillir cette souffrance et les aider à la disperser ?

Nous nous sommes tous arrêtés un instant et nous nous sommes questionnés : que pouvons-nous faire pour contrer l'intimidation dans nos écoles ? Que pouvons-nous créer pour accompagner les victimes et les témoins d'intimidation afin que ce genre de situation ne se reproduise plus ? Comment pouvons-nous mettre notre épaule à la roue pour soutenir les intervenants scolaires ?

Dénoncer les intimidateurs c'est bien. Accompagner les victimes c'est mieux.

Accompagner pour contrer l’intimidation

Nous avons longuement réfléchi. Ce que nous avons compris c'est qu'il doit y avoir quelque chose au-delà de la dénonciation. Oui ! C'est important qu'une victime ou qu'un témoin dénonce l'intimidation. La dénonciation est primordiale, car elle permet d'intercepter les intimidateurs et de travailler avec eux afin qu'ils cessent de maltraiter les autres jeunes. Mais la dénonciation n'est pas une fin en soi. Encore faut-il soutenir les victimes et les témoins, sans les victimiser, mais plutôt en les accueillant, en les soutenant dans leur affirmation de soi, en les valorisant dans ce qu'ils sont !

Cependant, ce sont à des adolescents, à des enfants, à qui nous nous adressons. C'est à des jeunes qui ont déjà quelques difficultés à s'exprimer, à avoir une bonne estime d'eux-mêmes à qui l'on demande, nous les adultes, de dénoncer, de parler de ce qu'ils ont vécu.

Notre équipe croit que le mieux est de préparer les victimes ou les témoins à dénoncer et de les soutenir dans ce défi important pour eux. Comment ? En les accompagnant en leur proposant des solutions pour communiquer ce qui se passe aux bonnes personnes, pour les sortir de leur isolement, pour les aider à utiliser leur potentiel d'affirmation de soi. Ce qui aura pour effet de favoriser un plus grand « empowerment », une plus grande prise de pouvoir et d'auto-efficacité dans la situation. Les aider à sortir de leur isolement et de leur peur pour les orienter vers les personnes bienveillantes, les adultes compétents travaillant auprès d'eux dans les milieux scolaires et pouvant poursuivre le cheminement amorcé.

Pour les intimidateurs, la dénonciation est la première étape afin de les orienter vers des services, des intervenants et des professionnels du domaine dans leur école qui sont les mieux placés pour favoriser une augmentation de leur niveau d'empathie, la conscientisation de la portée de leurs gestes et l'amélioration de leur pouvoir social vers quelque chose de bienveillant. C'est un premier pas, mais une longue randonnée les attend.

Tu n'es pas prêt à en parler. Écris-le.

Au-delà des statistiques, le problème de l'intimidation demeure. Comment parler à ceux qui ne veulent pas parler ? Un des aspects insidieux de l'intimidation est que les personnes qui en sont victimes développent une grande peur au sujet de la dénonciation. C'est la loi du silence qui nourrit l'intimidation et qui doit inévitablement être brisée. Mais par où commencer ? Comment sécuriser ces jeunes qui se sentent souvent si impuissants et si hésitants à s'ouvrir à un adulte de confiance ?

Pour dénoncer, il faut que les adolescents soient capables d'en parler, de mettre des mots sur ce qu'ils ont vécu. La génération d'élèves présents actuellement dans les écoles a grandi avec les nouvelles technologies. Alors, comment les rejoindre ? En utilisant les outils auxquels ils sont habitués. Nous croyons qu'il peut être plus simple pour eux d'écrire ce qu'ils vivent à un ordinateur que d'en parler directement avec un intervenant de leur école. Nous pensons aussi qu'il est peut-être moins impliquant d'écrire ce qu'ils vivent sur une plateforme, mais ce n'est qu'une première étape du cheminement.

La peur du jugement et celle de ne pas être écouté sont si fortes qu'elles peuvent empêcher un jeune de se confier. Il peut leur être plus facile de « parler » de ce qu'ils ont vécu ou de ce qu'ils ont vu à un ordinateur. L'aspect plus impersonnel peut persuader un jeune à prendre position et à chercher de l'aide. L'étape suivante demeure en tout temps de favoriser le lien avec les services directs de l'école. Cela dit, l'important demeure de les rejoindre là où ils se sentent isolés pour faire le pont avec les adultes de confiance qui les entourent.

Finalement, l'important c'est qu'ils en parlent, du moins pour ne plus qu'ils vivent avec ce terrible secret.

Tu ne sais plus quoi faire. Connecte-toi.

Ordinateur, cellulaire intelligent, tablette sont tous des outils connectés que les jeunes utilisent quotidiennement et en qui ils ont confiance. Ces outils semblent donc tout indiqués pour entrer en communication avec eux. Ainsi, ils pourront se connecter de l'endroit où ils se sentent le plus en sécurité, au moment où ils sont prêts à le faire et ils pourront parler de ce dont ils ont besoin.

N'aie pas peur. Tu n'es pas seul.

C'est ce que les victimes ou les témoins d'intimidation ont besoin d'entendre. C'est important qu'ils sachent que des gens les entourent, leurs amis, leurs parents, les intervenants de leur école et les enseignants.

Notre équipe, chez Optania, après de nombreux questionnements, des recherches sur les meilleures pratiques pour contrer l'intimidation et plusieurs tempêtes d'idées a choisi sa voie. Celle de développer une plateforme Web soutenue par une intelligence artificielle bienveillante capable d'accompagner et d'orienter les victimes et les témoins d'intimidation en mettant fin à leur isolement.

De quelle manière ? En questionnant le jeune à propos de ce qu'il a vécu, en ciblant ses besoins propres, en lui proposant des pistes de solutions lui correspondant, en le préparant à parler, à dénoncer, à rencontrer un intervenant et en faisant les premiers pas pour lui.

Au-delà de la dénonciation, notre intelligence artificielle bienveillante accompagne le jeune dans une démarche où il apprend à mieux s'affirmer, à valoriser des relations harmonieuses et saines ainsi qu'à favoriser la prévention de nouvelles situations d'intimidation. Elle l'aide aussi à bien comprendre l'importance du rôle qu'il joue, surtout s'il a été témoin d'une situation d'intimidation. Elle lui permettra de cheminer, d'observateur impuissant, il comprendra l'importance de devenir un témoin actif.

« Notre intelligence artificielle bienveillante permet un accompagnement virtuel sécurisant auprès des jeunes. Elle interagit dans leur isolement afin de les préparer à communiquer avec un intervenant de leur milieu scolaire. »

Car notre but ultime est de faciliter l'interaction entre les jeunes et les intervenants scolaires afin de contrer l'intimidation et de développer des relations harmonieuses dans nos écoles.

Notre équipe sera présente lors la conférence annuelle de l'Association internationale de la prévention de l'intimidation (Hitting the high notes with empathy and kindness), du 5 au 7 novembre 2017 à Nashville. Nous y présenterons notre tout nouvel outil : Optania — Module intimidation !

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