5 façons de favoriser la métacognition en situation d’apprentissage

Carolanne Tremblay
Carolanne Tremblay

Avant d’expliquer comment favoriser la métacognition dans notre classe, commençons par essayer d’en définir les balises. La métacognition n’est pas un sujet nouveau, mais dans les dernières années, ce sujet est devenu plus actuel en éducation.

« Tout acte de connaissance exige une conscience de soi » (Kant)

Dès les prémices de la philosophie, Platon et Descartes exprimaient l’idée que le fait de « penser est une capacité de distanciation réflexive et critique ». Alors que Kant exposait que « tout acte de connaissance exige une conscience de soi ». La métacognition prenait forme sans être nommée ou précisément définie. Aujourd’hui, les études la définissent de multiples façons, mais « la cognition sur la cognition » demeure au cœur de toutes les définitions.

Ma manière personnelle d’expliquer la métacognition aux gens qui m’entourent est simple. La métacognition, c’est le processus mental qui se produit alors que j’apprends quelque chose de nouveau. Afin de bien apprendre, je dois comprendre comment ce processus se déroule et quelles sont les meilleures stratégies à mettre en place pour que le tout fonctionne bien.

Contrairement à la croyance populaire, ce qui différencie la plupart des élèves qui réussissent de ceux qui échouent n’est pas la connaissance de la matière évaluée, mais bien la compréhension de leurs processus métacognitifs. Celui qui ne sait pas comment il apprend peut difficilement mettre à profit ses apprentissages. Les élèves en échec ont les connaissances et les compétences nécessaires à la réussite, mais ils ne savent pas comment les transposer. Une fois cet élément saisi, que dois-je mettre en place dans ma classe afin de favoriser le développement de la métacognition chez mes élèves ? Comment puis-je les accompagner dans la découverte de leur processus d’apprentissage ?

Voici cinq façons que j’utilisais dans ma classe afin de favoriser la métacognition en situation d’apprentissage. Je vous les partage, car je les trouve faciles à mettre en place, et ce, sans alourdir votre tâche professorale. Mais il faut savoir qu’il y en a plusieurs autres, c’est à vous de choisir celles qui s’adaptent le mieux à votre enseignement et à vos élèves.

1. Dresser son portrait

En début d’année, pourquoi ne pas réaliser avec vos élèves leur portrait ? Ce n’est pas obligatoire de leur demander de se dessiner, mais demandez-leur par écrit ou de manière artistique de représenter leurs qualités, leurs défauts, ce qu’ils aiment faire, ce qu’ils désirent accomplir dans leur vie et ce qu’ils préfèrent apprendre à l’école. Affichez ces portraits dans votre classe et utilisez l’information qu’ils contiennent pendant votre enseignement.

2. L’auto-évaluation

Avant une situation d’apprentissage, pendant ou à la fin d’un projet, différents moments sont propices afin de réaliser des auto-évaluations avec nos élèves. Afin de ne pas alourdir notre tâche, ces auto-évaluations doivent être simples et faciles à réaliser. Posez à vos élèves quatre ou cinq questions concernant leur perception de ce qu’ils ont fait et demandez-leur de s’évaluer sur une échelle de 1 à 5. En réalisant régulièrement des auto-évaluations, vos élèves pourront comprendre comment ils évoluent selon les situations d’apprentissage et vous pourrez mieux visualiser la perception qu’ont vos élèves d’eux-mêmes.

3. Définir clairement les objectifs de la leçon

J’ai déjà parlé de cet élément dans un précédent blogue, mais si vos élèves comprennent les objectifs d’apprentissage avant de commencer un nouveau travail, ils pourront consciemment choisir les meilleures stratégies à mettre en place afin de réussir ce qu’ils entreprendront. Savoir pourquoi nous travaillons à propos d’un certain sujet, le rend plus tangible. Vos élèves seront plus investis dans leur apprentissage s’ils comprennent les raisons derrière le projet proposé.

4. Favoriser les discussions entre les pairs

À la fin d’une situation d’apprentissage particulièrement difficile, acceptez que vos élèves prennent une pause et qu’ils discutent entre eux de ce qu’ils viennent d’apprendre. Laissez-les confronter leurs méthodes de travail, leurs stratégies d’étude ou ce qu’ils ont retenu. En leur permettant ainsi de confronter leurs pairs, ils pourront interpréter leurs propres cheminements métacognitifs, mais ils pourront aussi cristalliser les apprentissages réalisés. Tout en développant la métacognition, cette activité favorise la socialisation, la coopération et le partage.

5. La pause métacognitive

Choisissez des moments clés de l’année scolaire (par exemple, la fin d’une étape, ou la réception d’un bulletin) afin de réaliser une pause métacognitive. Laissez du temps à vos élèves et demandez-leur de rédiger une courte synthèse à propos de leur méthodologie générale. Je vous conseille de cibler un seul point par pause métacognitive. Sélectionnez, par exemple, la prise de note et exigez de vos élèves qu’ils se questionnent sur leur façon de le faire. Afin de faciliter la rédaction de la synthèse, vous pouvez leur remettre une feuille où il est inscrit : « Si c’était à recommencer, je m’y prendrais autrement. Je… » et l’élève complète.

Finalement, un des éléments clés à la métacognition reste la motivation du jeune à apprendre. Si ce dernier ne ressent aucun intérêt à apprendre ce qui lui est enseigné, il sera difficile de le convaincre de s’investir. Cependant, la motivation se travaille de manière autant intrinsèque qu’extrinsèque. Ce sujet fort intéressant sera traité dans un prochain billet. Inscrivez-vous à notre infolettre pour être avisé dès sa parution.

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